• DATE DE SORTIE /Octobre 2012
  • FORMAT /Digital / CD / Vinyl

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Nous ne passerons pas par quatre chemins, « Kingston Town » est une vraie réussite. Le groupe y atteint en effet une nouvelle dimension non encore explorée jusque là. Une rencontre majeure avec Sam Clayton a permis au groupe d’accomplir un projet qu’il avait à coeur de réaliser depuis plusieurs années: enregistrer un album en Jamaïque, à Kingston, à la source de leur musique de prédilection. L’enregistrement a eu lieu au Harry J Studio l’hiver dernier, où Broussaï a croisé des personnages mythiques, tels que Bunny Wailer qui y enregistrait la nuit alors que le groupe procédait à ses sessions la journée (!). Accompagné notamment par l’ingénieur du son Stephen Stewart, le bassiste Danny Axeman, Bopee à la guitare et le percussionniste Sticky Thompson, Broussaï propose ici un double cd. Le premier contient douze morceaux originaux qui confirment à nouveau une grande maîtrise, tout en étant teintés d’une certaine spontanéité, typique aux enregistrements jamaïcains, et surtout, empreints de sonorités des années 70 profondément roots. Le second cd, présentant huit dub, donne à l’album son caractère complet et abouti. On  démarre l’écoute par le titre « Contraste et couleurs », au message universel, et que l’on a pu découvrir au mois de septembre (cliquez ici pour voir le clip). C’est ensuite parti pour une série de surprises. L’excellent « Kingston Town » est le fruit d’une collaboration entre Broussaï, dans son ensemble, et le groupe jamaïcain Dubtonic Kru, également au complet. Le résultat est un face à face de qualité entre chanteurs et musiciens des deux groupes, dont le thème est un hommage à Kingston et sa découverte par le groupe. « Rebel Music » est particulièrement bien écrite, sous forme d’énigme ou de charade,  Broussaï, soutenu par Ishmel Mcanuff nous expose les caractéristiques de cette musique qui nous attire tant. « Live Up » est inédite, dans la mesure où il est rare que Selwyn Brown et David Hinds de Steel Pulse, acceptent d’apparaître ensemble en featuring sur un morceau. C’est donc bien le cas sur cette chanson à quatre voix, qui est certainement l’une des plus belles de l’album. Comme à leur habitude, les deux chanteurs de Broussaï, proposent quelques titres chantés séparément. On retiendra de ce côté « Avant de partir », très émouvant, sur lequel le son de l’orgue nous fait voyager dans le temps et « Quelle logique », plus énergique et revendicatrice. Les entraînants « Poing en l’air » et « A l’envers » nous auront peut-être moins convaincus à l’écoute du premier cd, mais leurs versions dub respectives sont en revanche un régal « (Dub en l’air » et « A l’endub »). Ces deux morceaux constitueront par ailleurs à coup sûr des pièces phares du set de Broussaï en live. Comme un échos au premier titre, « Tous africains » clôt l’album sur un message à nouveau très universel et sur lequel la voix touchante de Sam Clayton caresse nos oreilles.

En conclusion, Broussaï signe avec « Kingston Town » ce qui peut être considéré comme son meilleur album à ce jour.

Chronique du 09/10/12 – Reggae.fr